Moi, Stéphanie (aka Elaura),
administratrice du blog Bit-lit.com,
rédactrice,
maman, sorcière, metalhead, Janeite, chieuse à plein-temps. Aime le thé et les kilts.
Ma vie, mon œuvre, mes bafouilles.






mardi 5 avril 2016

Lettres écarlates



Meg Corbyn T1 
Lettres Écarlates
de Anne Bishop

Éditions Bragelonne

Sortie le 16 avril 2014
Format broché / 480 pages / Prix 20,00 €



Présentation de l'éditeur :

Meg Corbyn a vécu toute sa vie coupée du monde, traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules se servant de ses visions du futur pour s'enrichir. Lorsqu'elle s'enfuit, ils sont prêts à tout pour la récupérer, même à s'aventurer sur le territoire des Autres. Ces créatures de cauchemar prêtes à éradiquer l'humanité au moindre faux pas auprès desquelles Meg va trouver refuge. Mais si Simon Wolfgard, loup-garou et chef de la communauté, est d'abord intrigué par cette humaine intrépide, il pourrait à tout moment décider de simplement éliminer cette source de danger pour les siens...


Mon avis :

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu autant de plaisir à lire un roman d'urban fantasy. Meg Corbyn est une héroïne extrêmement attachante, qui lutte pour sa liberté, mais qui dégage également beaucoup de mélancolie. Et c'est un des points forts de ce nouvel univers créé par Anne Bishop, en plus de tout le reste, évidemment. Car cette nouvelle saga nous propose un background très novateur, complexe et absolument passionnant.

Ce premier tome aurait pu être entaché par la fameuse "malédiction des premiers tomes", mais il n'en est rien. Aucune lourdeur vient troubler le récit et malgré l'introduction d'un grand nombre de personnages, nous parvenons à suivre l'ensemble avec une grande fluidité.

Une très grande réussite donc pour cette nouvelle série que je suivrai avec beaucoup d’intérêt.





20,00 EUR
Achat Fnac

jeudi 25 février 2016

À un détail près



À un détail près
de Kristan Higgins

Éditions Mosaic

Sortie le 24 juin 2015
Format broché / 464 pages / Prix 19,90 €



Présentation de l'éditeur :

Quand elle débarque pour deux mois à Manningsport, la petite ville des Finger Lakes où vit toute sa famille, Faith Holland a dans la poche une liste ambitieuse de projets :
- rénover la vieille grange du domaine familial de Blue Heron
- faire en sorte que la ville oublie, enfin, que son ex-fiancé l’a larguée devant l’autel le jour de leur mariage en faisant son coming out (un moment particulièrement bien choisi, non ?)
- trouver une nouvelle compagne à son père, lequel pourrait bien vouloir se remarier avec une femme cupide et d’un absolu mauvais goût (pour elle, le comble du chic est de porter une robe à imprimé léopard)
- régler ses comptes avec Levi Cooper, le copain ô combien attentionné qui a tout fait pour que son ex-fiancé clame son homosexualité devant la moitié de la ville…
Car pour Faith, une chose est sûre : rien, ni le sex-appeal affolant de Levi ni ses magnifiques yeux verts, ne viendra altérer la colère que suscite en elle celui qui, trois ans plus tôt, a fichu sa vie en l’air.
 
Mon avis :
 
Un roman de Kristan Higgins, c'est toujours une petite bouffée de bonheur tant l'auteur arrive à nous faire sortir de notre quotidien avec ses jolies histoires pleine d'humour et de héros attachants.

À un détail près, premier opus de cette nouvelle saga Blue Heron, ne fait pas exception. Le background est somme toute assez classique, mais l'histoire est racontée avec tellement d'humour et de talent que l'on a l'impression d'être en phase en permanence avec les protagonistes.
Que ce soit nos deux héros principaux, Faith et Levi, ou les personnages secondaires, cette jolie galerie de personnalités nous ravit à chaque page.

L'ensemble offre un très sympathique moment de lecture, avec ses fous rires, ses instants plus intenses et ses peines aussi. C'est beau, c'est frais, et ça fait du bien à nos petits cœurs.

À lire sans modération.




19,90 EUR
Achat Fnac

mercredi 24 février 2016

Captive in the Dark



Captive in the Dark
de C.J. Roberts

Éditions Pygmalion

Sortie le 17 octobre 2015
Format broché / 296 pages / Prix 14,90 €



Présentation de l'éditeur :

La vengeance. La vengeance est le but ultime de Caleb. Il la prépare depuis douze ans. Pour réussir, son «arme» doit être vraiment spéciale. Elle sera un cadeau inestimable dont tout le monde parlera.
La fille qu’il surveille de l’autre côté de cette rue passante est parfaite. Elle est différente de ses proies habituelles. Elle n’est pas consentante, elle n’est pas vendue par son père, elle ne lui a pas été envoyée… Elle sera sa conquête.
Dans ce huis-clos étouffant, le bonheur est-il encore
possible?


Mon avis :

Comment définir ce roman aussi surprenant que dérangeant ? Certainement pas comme de la Dark Romance (ou Dark Erotica), genre dans lequel l'éditeur le classe, car nulle romance ne se profile dans ces pages.

Captive in the Dark est l'histoire tragique d'une jeune fille de 18 ans, qui se fait kidnapper, torturer et violer par un homme. Au regard de cette définition, difficile de trouver un intérêt particulier à la lecture de ce récit et pourtant, elle fut intense et addictive, malgré les violences subies.

Mal à l'aise, le lecteur a du mal à lâcher prise car l'auteur a un véritable talent, celui de mettre parfaitement en exergue la psychologie de ses personnages. Caleb, le kidnappeur, ne sera jamais présenté comme un héros sexy. C'est un salaud, qui enlève des jeunes filles pour en faire des esclaves et les revendre au plus offrant. Point. Pas de digressions inutiles. Pas d'excuses non plus, même si nous avons un aperçu de son enfance et de ce qu'il a lui-même subi. Cela nous permet de comprendre un peu son comportement, mais à aucun moment, l'auteur ne tente de l'excuser ou de titiller notre empathie à son sujet. Pour le coup, l'histoire paraît bien plus crédible.

Quant à l’héroïne, Livie, elle luttera jusqu'aux dernières pages pour échapper à son agresseur. Même les sentiments qu'elle développe malgré elle envers Caleb, ne seront jamais acceptés ou vécus comme une évidence. Le syndrome de Stockholm ne s'installe pas en cinq minutes, dès qu'elle voit les abdos de son kidnappeur, non. Il s'installe lentement, insidieusement, car sa psyché tente de se raccrocher à quelque chose de rassurant, de s'adapter à la situation malgré l'horreur ou la souffrance qu'elle lui inspire et l'auteur le décrit avec réalisme. Livie reste en colère jusqu'à la fin. Elle lutte, se débat contre Caleb, contre son envie de le voir, seule lumière dans les ténèbres, ce n'est pas de l'amour, c'est de la survie. Nous développons une très forte empathie à son endroit et nous avons du mal à lâcher le livre car l'envie de l'accompagner jusqu'au bout dans son combat est présente à chaque page.

Quant aux scènes de sexe, je m'attendais sincèrement à pire, mais l'auteur a eu l'intelligence de ne pas faire dans la surenchère ; son roman n'en a pas besoin. Il est agréable de voir que C. J. Roberts utilise surtout son talent d'écrivain pour décrire les sentiments de ses protagonistes plutôt que pour nous balancer des scènes de viol à tous les chapitres. Alors, il y en a, bien sûr, mais distillées avec parcimonie, cependant, l'ensemble reste pour un public averti.

Une lecture déroutante, qui laisse un sentiment de malaise après lecture, mais l'ensemble est tellement bien écrit et l’héroïne tellement attachante et crédible, que j'ai vraiment envie de lire la suite.



mardi 23 février 2016

Pour ton bien



Pour ton bien
de Emily Blaine

Éditions HQN

Sortie le 18 septembre 2015
Format numérique / 66 pages



Présentation de l'éditeur :

L’enfer est pavé de beaux apollons…

Achille avait son talon, Benjamin a son genou. Alors que le match de sélection pour la Coupe du monde de rugby approche, la douleur devient de plus en plus insupportable. Mais hors de question de montrer sa souffrance : cette sélection, c’est la dernière de sa carrière, il ne la manquera pour rien au monde. Pas même pour les beaux yeux de Clémence, la nouvelle kiné de l’équipe qui a remarqué ses mâchoires crispées et veut l’obliger à passer des examens. Clémence et ses grands yeux verts. Clémence et ses lèvres appétissantes. Oui, il va se faire un plaisir de la convaincre de ne rien dire…

A propos de l’auteur

Emily Blaine est LA success story made in Harlequin ! Révélée par Passion sous contrat, consacrée par la série « Dear You » et confirmée par le succès de chacun de ses nouveaux romans, Emily Blaine est devenue, avec plus de 120 000 romans vendus, la reine incontestée de la romance moderne à la française.


Mon avis :

La sympathique et délicieuse plume d'Emily Blaine fait mouche encore une fois dans cette très jolie nouvelle. Coupe du monde de rugby oblige, plusieurs auteurs se sont essayés à ce format avec de beaux rugbymen sexys et, malgré les apparences, l'exercice n'est pas si aisé qu'il n'y paraît. 
Mais l'auteur a réussi le tour de force de nous offrir un récit complet, drôle, sulfureux, tout en étant très réaliste et touchant. 
Essai transformé donc pour cette histoire qui ne manque pas de piment tout en étant pleine d'émotions.


mercredi 13 janvier 2016

007 Spectre







Synopsis :

Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre.
Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne…
En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque…


Après l'incroyable Skyfall (certainement le meilleur Bond de la franchise), Sam Mendes se devait de revenir derrière la caméra pour ce 24ème opus, qui conclu un cycle inégal mais qui nous aura offert un bon nombre de moments forts.
Il était très attendu donc, ce Spectre dont la com fut impeccable jusqu'à sa sortie. Pourtant, il y eut un bon nombre de déçus, difficile de tenir la dragée haute après Skyfall. Dois-je me compter parmi eux ? Pas totalement. 


Pour sûr, Spectre est un excellent James Bond pendant la première heure, et puis après, pouf, ça s'essouffle.
Tout était pourtant très bien parti, James qui enquête sur une mission très personnelle et qui finit par mettre en lumière des liens forts entre les derniers films de la franchise, soit depuis Casino Royal ; une scène d'ouverture spectaculaire (comme d'habitude) à Mexico pendant la fête des morts et superbement mise en scène ; l'implication plus importante de M, Moneypenny et Q dans l'intrigue ; Daniel Craig qui exécute toujours avec sobriété et force les gestes de notre espion préféré ; L'apparition, bien trop courte, de Monica Belluci en James Bond Lady (ne lui faisons pas offense en l'appelant James Bond Girl). 


 Et puis après, c'est le drame. Léa Seydoux fait son entrée et, malgré toute sa bonne volonté, nous perd en route.


Le fait que je ne l'apprécie pas en tant qu'actrice y est peut-être pour quelque chose. Cependant, à ce moment précis, l'intrigue devient plus fade, plus téléguidée pour nous emmener vers un méchant qui n'a pas la carrure d'un Chiffre ou d'un Silva. Déception donc, même si le film nous offre son lot d'action et d'explosions, mais également de moments forts.


Au final, le meilleur à retenir reste la collaboration assez jouissive de l'équipe restreinte du MI6, un peu comme un Scooby gang et c'est la bonne surprise de cet opus. 


Tout de même, je ne boude pas les plans d'une beauté stupéfiante, les clins d’œil fun et les « Bonderies » de l'adorable Daniel Craig. Spectre reste, malgré tout, un bon film d'espionnage. 


Fiche Technique

007 Spectre
Film Américain et britannique de Sam Mendes (2015)
Genre : action, espionnage
Durée : 2h30 mn
Avec : Daniel Craig, Christoph Waltz, Léa Seydoux...
Sortie française : 11 novembre 2015


 

mercredi 6 janvier 2016

La sorcière de Prince Island



La Sorcière de Prince Island
de Kendall Kulper

Éditions Hachette Black Moon

Sortie le 4 mars 2015
Format broché / 400 pages / Prix 16,00 €



Présentation de l'éditeur :

"Avery Roe n’a qu’un seul désir : devenir, après sa grand-mère qui l’a élevée, la prochaine Sorcière de Prince Island, dont le rôle est de protéger les marins. Mais sa mère a choisi pour elle un tout autre destin. Elle l’arrache à sa grand-mère avant qu’elle apprenne le secret des femmes de la famille. Prise au piège de sa mère, Avery ne peut plus utiliser sa magie. Il lui reste tout juste la capacité de deviner, en rêve, ce que l’avenir lui réserve. Des années durant, Avery cherchera à libérer la magie qui sommeille en elle. À seize ans, elle y est plus résolue que jamais. Parce que les habitants ont besoin de sa protection. Parce qu’elle aime Taneh, un séduisant harponneur aux étranges tatouages. Parce que, dans un rêve, elle a vu son propre meurtre. Or, nul ne peut supprimer la Sorcière de l’île de Prince Island…"

Mon avis :

Voilà un roman qui avait, au départ, tout pour plaire : un magnifique visuel de couverture aussi mystérieux que sombre, un résumé alléchant mettant en scène sorcellerie et menace. Mais après quelques pages, l'excitation retombe pour laisser place à l'ennui, avec le sentiment profond d'avoir été trompée sur la marchandise.

La Sorcière de Prince Island est à des années-lumières de ce que nous attendions ; les pages défilent sans que nous ne comprenions vraiment la route que l'auteur veut nous faire prendre. L’héroïne agace et peine à susciter l'intérêt du lecteur, comme l'ensemble de l'histoire, au fond, qui manque singulièrement de souffle et de magie. La déception est tellement présente que les quelques éléments qui auraient pu retenir notre attention sont invisibles. Bref, une lecture que l'on peut oublier totalement.





16,00 EUR
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L'esclave du vampire



L'esclave du vampire
de Susan Krinard

Éditions Harlequin

Sortie le 1er juillet 2015
Format poche / 288 pages / Prix 6,95 €



Présentation de l'éditeur :

A peine vêtue, enchaînée sur le marché aux esclaves, Trinity tente d’oublier les regards des hommes qui passent devant elle. En aucun cas elle ne doit négliger sa mission : devenir la servante d’un maître vampire haut placé et obtenir des informations sur la situation politique de la citadelle. Pourtant, lorsque Arès, l’un des hommes les plus puissants de la ville, fait monter les enchères pour l’arracher aux griffes d’un de ses comparses, réputé pour les tortures qu’il inflige à ses esclaves, elle sent son cœur chavirer. Aura-t-elle la force et le courage de trahir cet homme si fort, si bienveillant à son égard ?


Mon avis :

Si Susan Krinard est une habituée des récits de l'imaginaire et sait mettre en place des univers riches et variés, elle ne parvient pas totalement à convaincre dans cet opus. Certes, le background est très bien maîtrisé et elle sait parfaitement mettre en scène ses personnages, mais ici, nous avons du mal à avoir de l'empathie pour nos deux héros dont les comportements sont maladroits et quelques peu agaçants. 
L’héroïne ne sait pas ce qu'elle veut, fantasme pour son maître au bout de quelques pages et souhaite essayer son lit, alors que sa mission est tout autre. Ce genre de schéma est très connu en romance paranormale et il fonctionne généralement, mais il demande tout de même d'être un brin travaillé de manière cohérente, afin que les protagonistes n'apparaissent pas comme des primates prêts à tomber la culotte dès qu'on leur dit bonjour.
Une déception donc, malgré tout le talent de l'auteur.




20,00 EUR
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vendredi 23 octobre 2015

Le Hobbit : l'histoire d'un aller-retour mal aimé



S'il y a un nom qui ne peut laisser personne indifférent, c'est bien celui de Peter Jackson. Il faudrait avoir vécu caché dans une forêt pour ne pas le connaître tant il a marqué durablement le cinéma de genre.


 Personnellement, je connais Peter (bah voui, c'est un intime) depuis Bad Taste. Le film le plus dégueulasse que j'ai jamais vu, mais aussi le plus marrant (quand on aime les extra-terrestres qui bouffent les cerveaux). 



Puis il y a eu The Feebles et surtout Braindead. Et là, je suis définitivement tombée amoureuse. Le film de zombies culte par excellence comme je les aime. Gore et décalé mais très ambitieux. Peter ne rigole pas avec le cinéma et il donne déjà à cette forme d'expression un côté lyrique. Oui, même avec les zombies, parce que Peter aime les monstres, il est comme ça. 



Mais Peter n'est pas qu'un réalisateur de films d'horreur, il est capable de bien plus que de raconter les dérives sexuelles de marionnettes ou d'expliquer en image comment utiliser une tondeuse à gazon pour tuer des zombies. Il nous le prouve avec Créatures célestes, drame poétique que personne n'a vu venir et qui a récolté un bon nombre de prix dont le Lion d'argent au festival de la Mostra de Venise. Peter est enfin pris au sérieux, sa plus grande aventure peut commencer.

En 1999 débute le tournage du Seigneur des anneaux, celui-ci se terminera en 2000 et les pickups en 2003. Nous connaissons tous le succès international de la trilogie, je n'ai pas vraiment besoin de revenir dessus. 3 milliards de dollars de recette, 17 oscars pour l'ensemble de la trilogie et un oscar du meilleur réalisateur en 2004 pour Le Retour du roi. C'est ce qu'on appelle un beau succès pour une trilogie qui était mal partie au départ, pas grand monde n'y croyait. 



Peter n'a jamais souhaité réaliser The Hobbit, mais l'insistance des fans et du studio le pousse finalement à travailler sur le projet en tant que coscénariste (avec sa femme, Fran, et Philippa Boyens) et producteur. C'est Guillermo Del Toro, un autre grand amoureux des monstres qui est censé le réaliser, mais celui-ci démissionne en mai 2010 ne pouvant plus attendre après les incessants reports de dates de tournage. En effet, divers problèmes de droits se posent et ils ne seront réglés qu'en 2011. Peter reprend finalement le projet puisqu'il était déjà bien avancé et le studio, la MGM, avait déjà financé plus de deux ans de pré-production. Quelques ulcères hémorragiques plus tard (on est potes d'ulcères avec Peter, on se comprend bien), le tournage du Hobbit débute enfin en mars 2011 .

Cette longue introduction à mon propos n'est pas ici tout à fait par hasard. Il était important pour moi de resituer le personnage et de rappeler que tous les projets de cette ampleur sont forcément risqués, compliqués et que, pour arriver à terme, ils nécessitent de la persévérance, du talent, mais surtout de la passion. Et Peter n'en manque pas.

Les trois volets du Hobbit ont eu beaucoup de succès et ils étaient très attendus. Pourtant, ils furent également très critiqués. Trop de comparaisons avec sa première trilogie (et c'était justement pour cette raison que Peter ne souhaitait pas les réaliser), mais aussi diverses critiques techniques et surtout scénaristiques ; le principal reproche étant que trop d'éléments de l'intrigue ne se trouvaient pas dans le livre original. Ce genre de critiques me fait très souvent rigoler, car elles ne sont pas totalement fondées. Mais faisons le point ensemble, veux-tu ?


  
Déjà, il est quand même bon de rappeler qu'une adaptation ciné d'un livre ou d'une BD n'est qu'une vision personnelle de cette même œuvre. Jamais, dans l'histoire du cinéma, je n'ai vu une adaptation fidèle mot pour mot, chapitre pour chapitre, d'un livre. Ce serait d'une part très ennuyeux et d'autre part complètement inutile. De plus, ce que chacun ressent et imagine tout le long d'une lecture est quelque chose de singulier et personnel, nous n'avons jamais la même vision d'un personnage ni le même ressenti face à une situation. 


Trop de comparaisons avec sa première trilogie

Le Seigneur des anneaux a durablement marqué les esprits et à raison. D'une part, cette adaptation fut une merveille visuelle et technologique et, d'autre part, a réconcilié le grand public (et les studios) avec un genre bien souvent décrié : la fantasy.
Le ton dramatique du Seigneur des anneaux est aussi très présent dans les livres, mais également à l'écran. Ce sont, au final, des films assez sombres, et le public (ainsi que beaucoup de critiques) fut assez surpris par l'aspect, disons plus coloré, du premier volet du Hobbit. Et pour cause, Le Hobbit est avant tout un livre pour enfant avant d'être un préquel au Seigneur des anneaux



Rappelons qu'il fut écrit dans les années 30 (et fut publié en 1937), par un Tolkien qui voulait avant tout amuser sa progéniture. Pour le coup, les aventures de Bilbo et des treize nains paraissent bien plus fades et loufoques face à celle de la quête de l'anneau. Et pourtant, beaucoup de choses se jouent à ce moment de l'histoire, puisque c'est le succès du Hobbit qui amènera Tolkien à écrire sa « suite » qui sera publiée presque vingt ans plus tard (sans parler de l'univers créé autour).

Sachant que Le Hobbit n'était en fait qu'une très mince introduction à l'univers de la Terre du Milieu, il a fallu créer de nombreux liens avec la première trilogie. Au cinéma, les intrigues doivent avoir un bon nombre de rebondissements pour ne pas perdre le spectateur, elles doivent donc être très enrichies visuellement à la différence d'un roman où les émotions peuvent être décrites en quelques lignes. A ce propos, le travail scénaristique de Peter, Fran, Philippa et Guillermo fut assez incroyable, car, d'une part, ils répondent enfin à beaucoup de questions qui restent en suspens après la lecture du Hobbit, et, d'autre part, ils ont assuré une continuité vitale entre les deux trilogies. 

 
Trop d'éléments de l'intrigue ne se trouvent pas dans le livre original

Et j'ai envie de dire que c'est tant mieux. Tous ceux qui ont lu Le Hobbit se souviennent (du moins je l'espère) que l'intrigue principale est assez mince : un hobbit qui n'a rien demandé se retrouve propulsé dans une aventure incroyable, pleine de péripéties, pour aider treize nains à déloger un dragon d'une montagne remplie d'or. C'est léger pour en faire trois films. 

On pourrait donc reprocher au réalisateur d'avoir voulu en faire trois, alors que seulement deux étaient prévus au départ. Or, faire trois films était finalement plus que souhaitable et je vais te dire pourquoi : tous ceux qui ont lu Le Hobbit savent que dans le récit, il y a des trous narratifs qui te laissent le temps d'aller lire la Bible. Eh oui, beaucoup d'éléments sont à peine évoqués et ne seront jamais développés, au grand damne du lecteur. 
Qui est finalement ce Nécromancien ? Que va faire Gandalf pendant plus de la moitié du livre avant de revenir comme une fleur à la fin pour la bataille ? Le nécromancien est vaincu... par qui ? Comment ? Pourquoi des hordes de gobelins et d'orques débarquent à Dale pour conquérir la montagne ? Pourquoi le dragon Smaug quitte Erebor pour attaquer les habitants de Lacville alors qu'il savait que les nains étaient chez lui ?

Les nains restent cachés du dragon au lieu de l'affronter. Est-ce que, visuellement, cela sert le film ? Ou faut-il plutôt rajouter une scène de bataille qui nous rappelle que les nains sont de grands guerriers et qu'ils feront tout pour reconquérir leur maison ?

Que celui qui pense que j'ai tort à ce propos me lance le premier rocher sur son passage. Avoue-le, lecteur, adapter Le Hobbit tel qu'il est aurait été totalement décousu et d'un ennui mortel.

Ou un gif de Tom, ça fait moins mal *_*


Les rajouts scénaristiques servent totalement les films, mais enrichissent également l'intrigue et répondent à bon nombre de nos questions. De plus, certains éléments supplémentaires ont été écrits par Tolkien lui-même, pas dans Le Hobbit, mais dans les appendices du Seigneur des anneaux, comme le Conseil Blanc, qui fait admirablement le lien entre les deux trilogies, ou la rencontre de Gandalf et Thorin à Bree qui comble les trous scénaristiques du premier film et qui explique pourquoi Gandalf pousse Thorin à entreprendre cette quête et à recruter un cambrioleur. 



Azog le profanateur a également été créé par Tolkien et apparaît dans les appendices ; la liberté des scénaristes a été d'en faire le méchant de l'histoire, car tout bon héros à besoin de son antagoniste.

Maintenant, parlons de la grosse polémique, car il en faut bien une à chaque fois, hein, sinon on s’ennuierait. La présence de Legolas, absent de l’œuvre originale, et de Tauriel, personnage créé de toutes pièces.
Pour le premier, personnellement, je trouve assez fun de le retrouver chez lui et de voir ses relations avec son père. Thranduil est un personnage important dans le livre et rajouter la présence de son fils est un excellent lien avec les aventures qui suivront. De plus, il aurait été curieux d'aller chez les elfes sylvestres sans voir Legolas, puisque 60 ans plus tard, il est un elfe adulte, un prince qui prend part à une quête importante. Au final, le voir participer à cette aventure semble logique et raccord avec la première trilogie.



Passons à Tauriel. Comme dans Le Seigneur des anneaux dans lequel Peter à donner beaucoup plus d'importance aux rôles féminins qu'il n'y en a réellement dans les livres, il a voulu rajouter une note féminine. Dans Le Hobbit, il n'y a pas de femmes. Personnellement, ça ne me gêne pas du tout. Mais voilà, à l'époque de la sortie du premier film, j'ai lu beaucoup de critiques sur le fait que le film était machiste. Hum, ça m'a donné beaucoup de boutons, sincèrement beaucoup de boutons et je me suis dit que les gens étaient quand même un peu débiles de faire une telle critique, car dans l’œuvre originale, il n'y a PAS de femmes. Ce n'est donc pas de la faute de Peter. Mais comme il faut trouver un coupable, on a ensuite dit que Tolkien était un écrivain misogyne. Et là, j'ai encore eu beaucoup de boutons et je ne remercie donc pas les personnes qui ont émis de telles sottises.



Faut-il que je te fasse un cours d'histoire ? Que je resitue l'écriture du Hobbit dans le temps ? Allez, je suis d'humeur joueuse. La rédaction du Hobbit a débuté dans les années 20 pour se terminer dans les années 30. Connais-tu beaucoup d’œuvres littéraires d'aventures (c'est important de préciser « d'aventures ») rédigées à cette époque, avec des héroïnes fortes ? Hein ? J'attends... Eh bien, il n'y en a pas beaucoup. Même Wonder Woman n’existait pas (1940). Alors le seul reproche que l'on peut faire à Tolkien, universitaire anglais tranquille, marié et père de famille, c'est d'avoir été un homme... de son temps. Bouhouuuu le méchant. 



Alors, la création du personnage de Tauriel devait satisfaire tout le monde, sauf que ça n'a pas été le cas. Pourtant, je la trouve géniale, moi, cette elfe qui se dresse contre son roi pour une juste cause. Elle est belle, forte, douée avec une dague, mais elle a un faible pour un nain... ah, encore un sujet polémique. Non, pas pour le nain (du moins, je l'espère, au moins on ne reprochera pas au réalisateur de faire de la discrimination entre espèces, hein !), mais pour la touche de romance rajoutée à l'intrigue. J'ai lu des choses comme « Il fait comme dans Le Seigneur des anneaux, y a une histoire d'amour entre un elfe et un nain, c'est débile. » Ah. Mais il est où le problème ? Parce que c'est sans fin... Il n'y a pas de femme, quand il y en a une, il ne faut surtout pas qu'elle tombe amoureuse parce que c'est débile. Ok. Les grands philosophes ont parlé.
Je ne dis pas que la critique n'est pas fondée, après tout, on pourrait se demander pourquoi, parce qu'il y a une femme, la romance pointe le bout de son nez. Et j'ai envie de dire, pourquoi pas ? Après tout, une héroïne forte peut avoir des sentiments et les exprimer. Ce n'est pas incompatible. Même Sarah Connor est tombée amoureuse, bordel !



Bref, tu l'auras compris, face à tant de critiques pointilleuses et pas forcément constructives, j'ai fini par laisser tomber pour apprécier pleinement chacun des films. Je ne dis pas qu'ils sont parfaits, loin de là, d'ailleurs, les versions longues des deux premiers films sont bien meilleures que les versions cinéma. Mais, face à tant de travail et de conviction, on ne peut pas les reléguer à de simples pop-corn movies lambda.

 
Et les nains dans tout ça ?



 Disons-le tout net, ils sont exceptionnels. Dans le livre, Tolkien n'en décrit que trois ou quatre, et ils ne sont différenciés que par la couleur de leur bonnet. Ça, au cinéma, ça ne peut pas passer. Ils doivent tous être différents et avoir leur histoire propre pour que le spectateur puisse développer une certaine empathie envers eux. D'où le soin particulier qui a été donné à la création de chacun, que ce soit sur leur physique, sur leurs vêtements ou leur comportement. Il était important que nous ayons de la sympathie pour Balin, par exemple, puisque c'est chez lui que Gimli emmène la communauté pour un détour par la Moria dans Le Seigneur des anneaux. Nous voyons sa tombe et le massacre dont lui et les siens ont été victimes. Il fallait bien reconnaître également Gloin, le père de Gimli. Bref, tous ont des origines et un vécu bien distincts qu'il fallait voir et comprendre dans Le Hobbit. Les scénaristes ne pouvaient pas se contenter seulement d'énumérer leurs noms alors qu'ils sont le cœur même de l'histoire. Et là est la magie du cinéma, Peter nous a offert ce que Tolkien n'a pas fait ou pas pu faire à l'époque de la création du Hobbit, qui n'était, je le rappelle, qu'une œuvre qui devait rester confidentielle. L'auteur a mis vingt ans de plus pour enrichir la Terre du Milieu. 

Alors oui, d'autres choix scénaristiques peuvent être discutables, comme le fait que Kili, Fili et Bombur rejoignent le reste de la troupe qu'après l'attaque de Lacville. Personnellement, tant que tous les nains sont rassemblés au bon moment, ça ne me pose pas de problème, c'est juste une péripétie de plus qui a permis au couple Tauriel / Fili d'avoir un peu de place dans l'histoire et d'assister à des combats bien badass entre Legolas et Bolg ; du positif en somme. L'essentiel est présent et respecté et le spectacle n'en est que plus intéressant. Bref, avec un peu de recul par rapport à l’œuvre princeps, on peut reconnaître que ces trois films nous offrent de très beaux moments de cinéma.



Que l'on aime ou pas Le Hobbit, on ne peut que s'incliner face à Peter qui aura passé plus de quinze ans de sa vie à adapter Tolkien à l'écran.

Moi, j'aime ses deux trilogies et j'attends avec une grande impatience la version longue du dernier volet, La Bataille des Cinq Armées. Parce que les deux forment un tout, une histoire incroyable qui débute avec Bilbo et qui se termine avec Frodon, et comme le dit si bien Gandalf « Toutes les bonnes histoires méritent d'être enjolivées. »

Merci Peter, la Terre du Milieu va me manquer... 





mardi 20 octobre 2015

À chaque film il y a un comic # 7 : Du Transperceneige à Snowpiercer



S'il y a une chose que le cinéma de genre a de bon, c'est qu'il sait remettre au goût du jour de véritables pépites souvent injustement oubliées. 


Ce fut le cas de Snowpiercer, OVNI post-apocalyptique coréen, passé un peu trop inaperçu à mon goût. L'excellente surprise visuelle m'a naturellement poussée vers l'histoire originale.

Snowpiercer est en fait une vision toute personnelle du Tranceperceneige, cultissime bande-dessinée française de SF des années 1980 de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob, reprise à la fin des années 1990 pour deux volumes supplémentaires par Benjamin Legrand. 


Et s'il y a une chose qui est absolument formidable avec cette œuvre atypique, c'est qu'elle n'a pas vieilli d'un pouce, car le Transperceneige est avant tout une histoire profondément humaine sur fond de cataclysme climatique qui aurait pu mettre fin à toute civilisation.


Les survivants de l'espèce humaine sont enfermés dans un train gigantesque qui roule éternellement. Bien sûr, l'organisation sociale du train est le même que sur la terre ferme : à la tête, les wagons luxueux et dorés des privilégiés ; en queue, les wagons à bestiaux des déshérités.


Mu par une soif de justice et une colère noire, l'un d'eux, Proloff, aidé par sa compagne Adeline, décide de remonter le train, coûte que coûte, jusqu'à la locomotive.

Adaptée par Bong Joon-ho (à qui l'on doit le fabuleux The Host) en 2013 avec Chris Evans dans le rôle titre, Snowpiercer ne prend finalement que peu de libertés par rapport à l’œuvre princeps. Le cataclysme devient un changement climatique majeur avec une nouvelle ère glacière, mais la trame de fond reste la même, on y retrouve l'ambiance glauque du train, le thème de la lutte des classes et les conditions de vie des survivants, même les drogues qui ramollissent le cerveau. 


Une adaptation très efficace et maîtrisée que personne n'a vu venir, mais qui est restée un peu trop confidentielle et c'est dommage. Pourtant, le casting autant que la réalisation valent largement le détour. 


Le réalisateur coréen s'émancipe des codes du genre pour nous pondre un film violent, sombre, mais pas dénué d'émotions pour autant. Les métaphores qui font écho à notre société actuelle sont nombreuses et laissent présager de sombres années à venir pour l'humanité, en espérant qu'elle réagisse avant d'être obligée de monter sur les rails d'un avenir glacé. 



Snowpiercer

Film sud-coréen de Bong Joon-ho (2013)
Avec : Chris Evans, Tilda Swinton, Jamie Bell...
Genre : Science-fiction , drame
Durée : 2h06 mn





mercredi 7 octobre 2015

Loki tome 1 : Le feu sous la glace



Loki
Tome 1 : Le feu sous la glace

de Dobbs

Éditions Soleil

Sortie le 21er mars 2012
Format album / 46 pages / Prix 14,50 €



Présentation de l'éditeur :

"UNE VISION INÉDITE DU RAGNAROK, LA FIN DU MONDE DE LA MYTHOLOGIE NORDIQUE.

Un moinillon habile et perspicace, un vieux poète facétieux et un guerrier sans passé: Trois prisonniers d’une société de femmes conquérantes, promis à l’esclavagisme sexuel ou au sacrifice…
Trois rescapés, opposés dans leurs convictions, bien décidés à survivre dans ces
terres hostiles et primitives, trois compagnons malgré eux réunis par le destin, pour s’approprier une ancienne relique tombée du ciel dans un déluge de feu…
Alors que les dieux s’égarent en quêtes futiles et que leurs guerres intestines s’enlisent, celles que l’on nomme les Nornes, les Soeurs du Destin, décident de prendre en main le futur de tous. Dieux, géants, monstres et mortels entreront dans l’ère de l’Épée et de la Hache lorsque Loki, le dieu malin, s’éveillera.
Tous s’avanceront alors sur la voie du Ragnarok, le commencement de la fin."

Mon avis :

Comme à leur habitude chez Soleil Celtic, les légendes et traditions nordiques ont une place de choix. Après Odin, Loki se voit donc dédié une série à part entière et c'est tant mieux. Ce premier opus met en place les prémices de ce que deviendra le grand Loki, le dieu malin, dont la destinée est de provoquer le Ragnarok.

Les dessins, autant que le récit, sont un véritable plaisir, dont le seul regret est de ne pas avoir quelques dizaines de pages en plus (les 48 pages se lisent beaucoup trop vite). Il va donc falloir que je me procure la suite rapidement. En attendant, je ne peux que vous conseiller de lire cette BD qui ravira sûrement les fans du genre.







229,00 EUR
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