Moi, Stéphanie (aka Elaura),
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maman, sorcière, metalhead, Janeite, chieuse à plein-temps. Aime le thé et les kilts.
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jeudi 19 février 2015

Dracula Untold




Sorti en octobre dernier, Dracula Untold fut la bonne surprise de 2014 pour les amoureux des chauves-souris. En effet, l'idée de revoir Dracula sur grand écran était plutôt jouissif, d'autant plus que les films vampiriques de qualité se font rares.



Pourtant, les critiques mitigées furent nombreuses ; le film divise, mais le succès public est là et c'est quand même le principal.
Pour ma part, l'excitation était à son comble pour de nombreuses raisons, mais surtout celles-ci :

  • 1 : Luke Evans
  • 2 : Luke Evans torse nu
  • 3 : Luke Evans torse nu, avec une épée.



Bien sûr, étant bénie par un chat noir, je n'ai pu voir le film au cinéma, c'est donc tout naturellement que je me suis ruée sur le Blu-ray disponible depuis peu.



Une réelle bonne idée

On peut se demander quel est l'intérêt d'adapter une nouvelle fois l'œuvre de Bram Stoker, surtout après la multitude de films déjà existants sur le sujet. L'atout principal de Dracula Untold est qu'il s'agit d'un préquel à l'histoire du comte telle que nous la connaissons.
Il nous montre comment et pourquoi le prince Vlad III est devenu Dracula, le mythique vampire de la littérature fantastique. Les scénaristes n'ont pas ménagé leurs efforts puisqu'au final, le Dracula de Gary Shore est un savant mélange du personnage historique et de la créature de Stoker. Et quoi qu'en pensent les puristes qui n'aiment pas que l'on touche à leurs classiques, ça fonctionne ! D'autant plus que le film est ancré dans un contexte historique réaliste. 



En effet, le film nous présente le prince Vlad III, voïvode de Valachie (le sud de la Roumanie actuelle), marié et père aimant, que les Valaches craignent autant qu'ils le respectent. Sa réputation de guerrier sanguinaire n'est plus à faire, car il a combattu dans l'armée turque pendant de longues années, il y fut envoyé enfant en tant qu'otage royal. 

Nous sommes ici face à la première réalité historique du film : la première moitié du XVe siècle fut très mouvementée pour l'Europe de l'Est, le puissant Empire ottoman étant déterminé à étendre son pouvoir sur la totalité de l'Europe chrétienne. À ce niveau de l'Histoire, les Balkans sont déjà conquis et Constantinople était tombée (1453). Seuls quelques accords de paix dans les territoires occupés permettaient de maintenir un semblant de calme, à condition que chaque dirigeant offre un tribut au sultan. Le père de Vlad, Vlad II Dracul, conclut réellement un accord de paix avec les Turcs en 1447, après avoir envoyé son fils comme otage royal en 1442 auprès du sultan Mourad II (le père de Mehmed II).

Pour le coup, pas de doute, les personnages du film sont bel et bien ancrés dans l'histoire de la région et donc tout à fait légitimes.


Alors, bien sûr, il fallait des rebondissements et un bon motif pour le prince de rompre son pacte de paix avec les Turcs et introduire la créature maléfique qu'il allait devenir. Soit, c'est là qu'entre en scène le fantastique, et c'est plutôt bien vu, car Vlad III fut réellement celui qui rompit le pacte de paix avec l'Empire ottoman en 1462, en refusant de payer le tribut au sultan. Avec le soutien de la Hongrie (dernier rempart contre l'envahisseur musulman) et de son chef, Matthias Corvin, Vlad lance une immense campagne contre les Turcs, tuant plus de 30 000 hommes, mais perdra par là même le soutien de son propre frère et d'un bon nombre d'aristocrates valaches. Il dut s'enfuir à Târgovist, brûler ses propres villages, pour ne plus rien laisser aux Turcs. Lorsque le sultan Mehmed II arrive à Târgoviște, il est confronté à une vision d'épouvante : sur des centaines de pals, les corps de nombreux officiers turcs prisonniers sont dressés, une scène terrifiante qui fut surnommée « la forêt des pals » et qui marqua les esprits.

La légende de Vlad l'Empaleur était déjà en marche et ses exploits sanguinaires sont plutôt bien exploités dans le film. Jusqu'à faire mention des villages brûlés dans la scène de la grotte, lorsque Vlad affronte le monstre qui s'y cache et lui demande de lui donner ses pouvoirs. Cette scène, très réussie, permet à elle seule de définitivement voir le prince tel qu'il est vraiment, c'est-à-dire, déjà un monstre. 



"Ce n'est plus l'épée que les hommes redoutent, ils redoutent les monstres. Ils fuient devant eux. Mais parfois en sacrifiant un village, j'en épargne dix de plus. Le monde n'a pas toujours besoin d'un héros, il a parfois besoin d'un monstre" (dans la traduction française)



La mort de Mirena

Comme la splendide adaptation de Francis Ford Coppola, le film s'appuie également sur l'idée de l'amour éternel. Vlad est fou amoureux de sa femme à tel point que même la mort ne peut les séparer. La mise en scène de la mort de Mirena est en accord avec la légende de notre empaleur, puisque la femme de Vlad III perdit la vie en tombant de la falaise que surplombe la forteresse de Poenari, alors assiégée par l'armée turque. 



Bien que Bram Stoker n'ait jamais fait état de manière claire et précise qu'une relation amoureuse s'était nouée entre Mina Harker et Dracula, ce fantasme populaire (et somme toute assez logique) fera du comte un être charismatique et romantique, mû par l'envie de revoir un jour son amour tant aimé. Dacre Stoker, lui-même, met en scène cette histoire d'amour dans son Dracula L'immortel publié en 2009, suite directe de l'œuvre de son grand oncle. Profondément enracinée dans la culture populaire cinéphile, il était difficile de faire sans et il aurait été même bien décevant de ne pas en faire mention.



Les janissaires

Autre fait historique qui est à la base même du conflit entre Vlad et Mehmed II, la volonté du sultan d'enrôler 1000 jeunes Valaques pour son armée.
Les janissaires ont réellement existé et formaient un ordre militaire très puissant et constituaient l'élite de l'infanterie de l'armée ottomane. Cette armée était principalement constituée d'esclaves chrétiens. C'est à partir du XIVe que les Turcs décidèrent de prélever régulièrement aux pays conquis des jeunes enfants chrétiens, âgés de 10 à 15 ans, pour les former et en faire des musulmans et des experts dans l'art de la guerre. Ce recrutement permettait à l'Empire ottoman de renforcer son armée tout en affaiblissant ses sujets chrétiens potentiellement insoumis.

Et le film dans tout ça ?

C'est, pour ma part, une réussite scénaristique et visuelle. Quoi qu'en pensent ses détracteurs, Dracula Untold pose des bases solides et réalistes (autant que faire se peut, nous parlons quand même d'un vampire, hein !) de la vie de notre prince et met en scène de très belles batailles. Vlad III se présente comme un grand guerrier, mais aussi un dirigeant qui doit faire des choix pas toujours catholiques pour la survie de son pays, un homme avec ses forces et ses faiblesses, que le sort conduira à faire LE mauvais choix. 


Luke Evans interprète son rôle avec justesse et force. Les nombreux Making-of présents sur le Blu-ray nous permettent de juger du réel effort de l'acteur (mais aussi du reste de la production) pour faire un bon film, il aime son personnage et cela se voit.

Le seul reproche que je pourrais faire, c'est le manque de sang à l'écran (même si chouchou est quand même effrayant, hein !)



Mention spécial pour la bande originale de Ramin Djawadi qui est une pure merveille (en voici un exemple)



Pour conclure, c'est une adaptation que je conseille vivement ; pour peu que l'on soit capable de mettre le classique de Stoker de côté, l'histoire qui se déroule ici, est d'un autre temps. 



Fiche Technique

Dracula Untold
Film américain de Gary Shore
Avec : Luke Evans, Dominic Cooper, Sarah Gadon...
Genre : Fantastique, horreur
Sortie française le 1er octobre 2014



7 commentaires:

  1. J'ai aussi vu le film pour la première fois ce mois-ci. J'ai essayé de lire Dracula, sans succès. Et si je ne suis pas fascinée par les vampires, j'avais envie d'un bon divertissement (et de Luke Evans). J'ai aimé le dynamisme du film, et l'absence de gros clichés (il aurait été facile de tomber là-dedans). Je suis d'autant plus contente de voir que les parties « historiques » sont bel et bien historiques. Merci pour cet article très intéressant et enrichissant !

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  2. Ton article est hyper chouette n_n ! Et tes choix de gifs totalement approuvés ;) Tu m'as donné envie de me procurer le blu-ray, c'est malin!

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    1. Mouhahah désolée ^^ mais ça vaut le coup de l'acheter,d 'autant plus que les bonus sont sympas ^^ et pour les gifs, j'avoue que j'ai mis un certain temps à fouiner, quel dur labeur :p

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  3. J'ai beaucoup aimé ce film moi aussi :) J'ai bien aimé aussi qu'ils abordent cette possible relation entre Dracula et Mina. C'est vrai qu'il n'y a pas eu beaucoup de sang, mais tu vois, cela ne m'a même pas manqué (alors que bon, je suis amatrice de nanar, films de série B). Et puis, il y a Luke Evans (quoi !)

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    1. Je crois que pour Luke je suis capable de regarder les pires nanars du cinéma :p

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  4. Pour commencer, je dois avouer que je n'ai pas aimé le Dracula de Stoker. Par contre, j'ai adoré celui-ci. Et j'espère fortement qu'il y aura une suite.

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