Moi, Stéphanie (aka Elaura),
administratrice du blog Bit-lit.com,
rédactrice,
maman, sorcière, metalhead, Janeite, chieuse à plein-temps. Aime le thé et les kilts.
Ma vie, mon œuvre, mes bafouilles.






mardi 16 octobre 2018

Amazon : donneurs de leçons... Go fuck yourself.



Bonjour lecteur !!! C'est avec une joie non dissimulée que je te retrouve pour un petit billet d'humeur. Cela fait des siècles ? Comment ? Je ne vois pas de quoi tu parles. En effet, cela fait fort longtemps que je n'ai pas pris la plume pour gueuler un bon coup. Enfin, le clavier plutôt.



Mais la mauvaise période du mois oblige, ainsi que quelques articles sur le net, m'ont donné envie de défoncer le cul de quelques personnes. Enfin, quelque centaines. Au bas mot.



Hier, pendant que je patientais pour mon rendez-vous dans la salle d'attente de mon médecin de famille, je suis tombée sur un énième article relatant la toute dernière polémique en date concernant le grand Satan Amazon. Oui, tu sais, l'histoire hallucinante du bashing collectif concernant la décision de Samantha Bailly d'auto-publier UN de ses romans via Amazon. La belle affaire. Voilà qu'une auteure à succès a décidé de s'auto-éditer, histoire de conserver, pendant un temps, ses droits et de maîtriser, de bout en bout, la sortie de son roman... Quel crime... Au moment même où elle a pris sa décision, des planètes entrèrent en fusion, des éclipses apparurent pour annoncer la fin des temps, des bébés naquirent avec des tas de malformations et Maître Gims entra en studio pour enregistrer un nouvel album. 



En bref, nous sommes en pleine apocalypse et nous entendons le ventre de Satan gronder, au loin... 



Alors, bien sûr, l'auteure s'est fait basher sur les réseaux sociaux par des lecteurs, des éditeurs (ceux-là même qui vendent leurs livres via Amazon, cherchez l'erreur...) et des libraires qui l'ont accusé de tuer la chaîne du livre.
Je commence à être habituées, tout à fait entre toi et moi, de voir ou plutôt de lire des bashing en masse dès que quelqu'un de connu (ou pas), sort de la norme, ou au contraire, reste dans la norme. En gros, nous ne savons plus vraiment comment nous comporter pour éviter le bashing, parce qu'au final, les drama queen seront toujours là pour nous dire que ce que nous faisons, c'est de la merde. Mais également, ce que nous ne faisons pas. Ou mal. Au final, nous ne savons plus très bien ce qui est bien ou mal. 



Alors, là, tu te dis lecteur : « mais où veut-elle en venir ? »

Eh bien au fait que quelque soit la manière dont tu te comportes, quelles que soit les décisions que tu prends, tu te feras toujours défoncer l'anus par quelque centaines de donneurs de leçons qui essaieront de t'apprendre la vie avec condescendance, pauvre ignare que tu es. 



Alors, attention, ne te méprends pas, je ne suis pas du genre à me foutre de tout, et je prends, à titre personnel, position sur les combats qui me paraissent importants (l'écologie, le respect de la vie de chacun, les violences faites aux femmes, les petites entreprises...), mais je ne juge personne.
Je suis sensible, très sensible, au combat des libraires pour rester en vie, aux besoins des petits éditeurs d'être soutenus par leurs lecteurs... Mais je suis fatiguée d'être obligée de me justifier à chaque fois que j'achète un bouquin en grande surface ou sur Amazon.

Et tu sais quoi lecteur ? J'en ai aussi ras la casquette de culpabiliser. Parce que les gens sont généralement doués pour te faire culpabiliser dès que tu passes une commande longue comme le bras en ligne, quand tu achètes du maquillage non vegan, car tu n'as pas forcément toujours les moyens ou la possibilité d'acheter du cruelty free, ou quand tu vas te servir au Carrefour du coin au lieu d'aller chez ton boucher (et qu'en plus, tu bouffes un peu de viande de temps en temps, t'as pas honte ?). 

Cela fait des années que j'en prends plein la tête parce que mes comportements ne sont pas toujours en adéquation avec les attentes des gens qui m'entourent ou des gens qui me suivent sur les réseaux sociaux. Je ne compte plus le nombre de fois où l'on m'a saoulé par ce que je commandais sur Amazon, parce que je ne trouvais pas les bonnes informations sur le net, parce que j'ai été végétarienne pendant plus de 2 ans, parce que je ne le suis plus maintenant et que j'ai adopté un autre régime alimentaire, parce que j'ai commandé un eye liner Kiko à 3 euros, au lieu d'un Kat Von D à 20, parce que j'ai commandé, au final, un liner Kat Von D à 20 euros, et que la dame est l'ancienne femme d'un néo nazis... En fait, quoi qu'on fasse, il y aura toujours polémique. Il y aura toujours des gens qui viendront te dire que ce que tu fais, c'est mal. 



Si j'ai quitté la religion catholique (d'ailleurs, un article bientôt sur mon apostasie), ce n'est pas pour me farcir les reproches incessants des autres sur mon comportement et sur ma manière de vivre ma vie, mais bien pour pouvoir la vivre plus librement. Et nous sommes malheureusement dans une ère où, principalement sur le net, les gens se sentent obligés de se comporter comme de parfaits connards, confondant bien souvent la légitime défense de certaines causes et jugement de valeur bien baveux, ne prenant même plus la peine d'informer ou de donner leur point de vue sans te faire passer pour la pauvre cruche du coin. C'est épuisant. 



Alors, je vais préciser certaines choses pour qu'elles soient bien claires :

Oui, j'achète mes livres sur Amazon, en général. Je n'achète pas que mes livres d'ailleurs, j'y achète également mes CD, mes DVD, de temps en temps mes fringues, des chaussures aussi, des petites culottes... Et non, ça ne me dérange pas de recevoir un gros carton avec tout ça à la fois. 



Je vis dans une petite ville où il n'y a qu'une seule librairie, une petite librairie... Dans laquelle je ne trouve quasiment rien de ce que je lis. Alors, j'y achète, de temps en temps, un livre pour ma fille, mais rien pour moi. Et là, tu vas me dire que je pourrais directement commander mes livres chez eux. Certes, mais pourquoi ? Je lis de l'urban fantasy, du fantastique, de la romance, de l'ésotérisme... Et les rares fois où j'ai passé commande, j'ai eu des remarques stipulant bien, qu'en effet, ce genre de titres ne figurera JAMAIS en rayon chez eux. Message reçu, pas de problème, vient là, Amazon. Pourquoi devrais-je encore une fois subir des jugements de valeur ? Pour que cette petite entreprise puisse vivre ? Merci, mais non merci. Je n'ai pas le sens du sacrifice, rappelle-toi lecteur, je ne suis plus chrétienne. 



Alors tu peux également me dire que je peux commander directement chez les éditeurs. Oui, je pourrais le faire. Je le fais, de temps en temps, quand il est possible d'avoir des livres dédicacés en retour. Je l'ai fait chez Gloriana éditions pour le titre l’Âme de l'enfer d'Alexandra V. Bach (pour au final, recevoir une version non corrigée, mais c'est une autre histoire.), je l'ai fait chez Alliance Magique pour le magnifique Herbier des sorcières de Hagel. Mais je ne le fait pas systématiquement, parce que j'ai un abonnement Prime chez Amazon qui me permet d'être livrée rapidement et sans coût supplémentaire. Oui, j'ai un abonnement Prime, qui me permets d'avoir accès à plein de services et de ne pas payer les frais de port. Alors pourquoi devrais-je les payer en commandant ailleurs ? Dois-je encore une fois me sacrifier pour la survie des éditeurs ? Merci, mais non merci. Désolée de regarder, aussi, mon porte-monnaie.

Les petits éditeurs, et même les plus gros, je les soutiens beaucoup. Je partage régulièrement des photos et avis sur mes réseaux sociaux, j'achète leurs titres, je les chronique également, que je les reçoive en service-presse ou pas. C'est ma manière à moi de les porter et de leur dire combien je les aime. N'est-ce pas encore assez suffisant ? Allez, si je dois verser de mon sang, je préfère que ce soit sur quelques runes d'abondance et de bonne santé que je leur envoie avec tout mon amour. Mais pardonnez-moi d'être un peu égoïste et de me dire que quelques euros sur les frais de port, c'est toujours ça de gagné.

Oui, j'ai aussi le droit d'être égoïste. De penser à mon compte en banque, de penser à moi, et de ne pas toujours vivre tiraillée entre mon devoir et mon plaisir personnel. Être sensible à ce qui se passe dans le monde, c'est important. Se sentir concernée, être en communion, car au final, nous sommes un. Mais je refuse de porter tous les malheurs du monde sur mes épaules, de me sentir continuellement obligée de faire le bon choix ou d'adopter le bon comportement aux yeux des autres, pour qu'ils se sentent mieux dans leur cœur. Je ne suis pas responsable de ce qui se passe dans ton cœur lecteur. Toi seul l'est.

Alors, d'avance, à tous ceux que je dérange, je le dis avec conviction mais aussi avec amour : Go fuck yourself et allez en paix. 



Désolée pour ce gros pavé qui ne plaira pas à tous le monde, mais la vie est aussi faite de mauvaise littérature ;)


5 commentaires:

  1. Merci pour cet article qui remet bien le clocher au milieu du village :)

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    1. Ahah, merci pour ton commentaire, je suis ravie que certains s'y retrouve ;)

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  2. Ah ah ah, qu'est ce que ça fait du bien un article comme ça!
    D'abord, j'aime le ton et le style et puis oui, comme dirait mon fils, "fuck les rageux !". Restons centré sur ce qui est juste pour nous :)

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    1. Mouhahah merci pour ton commentaire, j'ai un style assez particulier je l'avoue, mais il est très personnel ^^ et ton fils à raison, "Fuck les rageux" est une très bonne philosophie ;)

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  3. Et comment, que je m'y retrouve !! Non seulement j'ai choisi Amazon pour être publiée, mais en plus, j'achète tout chez eux (je vis dans un village et je suis handicapée ; autant qu'Amazon, c'est la porte ouverte sur le monde, pour moi !!). Et de toute façon, rien de ce que je lis ne se trouve en librairie, alors...

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