Moi, Stéphanie (aka Elaura),
administratrice du blog Bit-lit.com,
rédactrice,
maman, sorcière, metalhead, Janeite, chieuse à plein-temps. Aime le thé et les kilts.
Ma vie, mon œuvre, mes bafouilles.






mardi 19 février 2019

Wiccane ? Sataniste ? Païenne ? Juste moi, ou comment j'ai créé ma propre mythologie.





Helloooo lecteur ! J'espère que tu vas bien depuis mon dernier article. Le mois de février est déjà bien avancé et l'air devient plus doux. Les prémices du printemps commencent à se faire sentir et l'excitation du prochain sabbat est bel et bien là. C'est le moment idéal pour faire un bilan de tout ce que nous avons accompli et de ce que nous voulons semer. Il est donc opportun pour moi d'écrire cet article. Comme tu le sais, j'ai fait acte d'apostasie il y a quelque temps. Mais je ne t'ai jamais vraiment parlé de ma pratique spirituelle. Déjà, parce que je suis pudique sur le sujet. Ensuite, parce que j'aime que l'on me laisse tranquille dans mes croyances sans que l'on me pose des tas de questions. Et enfin, pour éviter les préjugés et les remarques malvenues. Mais le réveil des sorcières est dans l'air du temps, il est donc moins pénible pour moi d'échanger avec toi sur le sujet.

La genèse

Mon intérêt pour le paganisme et les sciences occultes n'est plus vraiment un secret, j'en ai parlé à plusieurs reprises. si tu me suis sur Instagram, tu as dû voir des photos d'autel (enfin, une seule) ou de lectures ésotériques. J'ai commencé à pratiquer une forme de magie personnelle il y a plusieurs années déjà. 
En fait, je pratiquais une sorte de magie des campagnes sans savoir que c'était de la magie des campagnes. Un gros mélange d'utilisation de plantes, d'encens, de prières et de neuvaines. Une forme de magie sacrale chrétienne que je continue à pratiquer aujourd'hui, au besoin. Après tout, allumer une bougie blanche, faire brûler de l'encens de Jérusalem et réciter une prière de purification, c'est déjà de la magie. Mais à l'époque, je ne le savais pas. Je priais Dieu et rendais grâce à Mère Nature pendant les sabbats. Il était évident que ma pratique ne collait absolument pas avec la dévotion catholique alors je me suis intéressée à d'autres formes de religions, préchrétiennes pour la plupart. Dans un intérêt historique d'abord, puis spirituel. 
J'ai beaucoup lu, des livres ésotériques comme des productions plus académiques. Sur les religions nordiques, sur les religions celtes, sur les peuples qui les ont portées. Sur les panthéons égyptien, grec, japonais... J'ai lu sur le shintoïsme, le bouddhisme, l'hindouisme... Sans te mentir, cela m'a pris 15 ans. Quinze années de lectures, de recherches, de questionnements. Ce fut passionnant. Parfois frustrant, mais jamais inutile. J'ai découvert les arts divinatoires, comme les oracles, le tarot, les runes, l'ogham. 
Dans tout ce que j'ai lu, rien ne me correspondait pleinement. Je veux dire, certaines parties me convenaient, d'autres moins. Je n'arrivais pas à être totalement alignée avec une seule de ces religions ou spiritualités. Alors, j'ai fini par me créer ma propre spiritualité. En prenant ce qui m'intéressait, ce qui m'appelait dans certaines pratiques et en laissant de côté ce qui ne me plaisait pas. Un gros melting-pot de paganisme, de christianisme, mais aussi de ma propre mythologie. Oui, parce que j'avais besoin de mettre beaucoup de « moi » dans ma pratique. 
Lire des bouquins, c'est super important. Se renseigner au maximum sur la pratique de la sorcellerie, les plantes, les encens, les rituels, les panthéons, c'est vital. Comprendre les rituels proposés dans un livre ou une vidéo est essentiel pour pratiquer. Mais prendre de la distance sur ce que nous voyons et lisons l'est tout autant. Il me semble nécessaire d’y ajouter sa touche personnelle, un petit bout de soi, un truc vraiment intime. Car la magie ne fonctionne pas si tu ne te sens pas franchement à l'aise avec elle.



La pratique

Alors je vais peut-être m'attirer les foudres des puristes, mais après tout, j'ai déjà mené des combats plus difficiles sans me laisser emmerder par quiconque. Alors on va dire que je m'en fous.



Ma pratique de la magie et de la sorcellerie je ne l'ai pas apprise dans un bouquin ni auprès d'un mentor. Comme je te l'ai dit, j'ai beaucoup lu, regardé beaucoup de vidéos et je ne renie pas tout ce que j'ai pu apprendre. Bien au contraire, je le sublime, à ma sauce. Je lui rends grâce à ma manière.
Déjà, mes outils magiques sont peu communs. Je n'ai pas de baguette, je ne l'ai pas encore rencontré. Un jour peut-être. Je n'ai pas d'athamé, pour la même raison citée plus haut. J'ai un petit chaudron, un bol ignifugé... Un calice. Ah oui, j'ai un calice. Mais, contrairement à ce que l'on peut lire ou voir, mon autel n'est absolument pas "instagramable". Et mon calice... En fait, tu sais quoi ? Bah, tes objets magiques doivent te parler à toi, rien qu'à toi, ils doivent vibrer pour toi, tu dois avoir de l'affection pour eux. Du coup, ton calice peut ressembler à une superbe coupe gothique, en cristal ou à tout autre chose. Il peut être un simple pot de terre ou le verre à moutarde Goldorak que tu gardes précieusement depuis tes 4 ans, qu'importe, le principal étant que tu aimes l'utiliser et le voir sur ton autel. (Bon, voilà, je suis démasquée.)




C'est ça, ajouter sa propre mythologie, sa propre histoire. Tes souvenirs, bons ou mauvais, tes coups de cœur, tes passions, tes références culturelles, celles de tes films, séries ou livres préférés. Oui, même si ce sont des personnages ou des objets de fiction. Quelle importance ? Ce qui compte, c'est ce que provoquent ces objets ou ces pensées en toi, l’énergie qu'ils vont t'apporter ou t'aider à canaliser. Dans ma pratique, j'y inclus ce qui me correspond. Alors, si lors d'une belle nuit étoilée, j'ai envie de prier Varda, je le fais (si tu comprends cette référence, sache que je t'aime). Et si j'ai envie d'inclure Chuck dans mes rituels, je le fais également (idem).


Cela peut paraître débile comme ça, ça n'a probablement aucun sens pour toi, lecteur, mais pour moi, pratiquer la magie doit être une source de joie, de plaisir, de kiff qui te fait des choses dans ton ventre, fait palpiter ton petit cœur et mouiller ta culotte. Alors si pour y arriver, tu as besoin de Maïa l'abeille ou d'écouter un bon Behemoth, fais-toi plaisir.


Nergal, chanteur de Behemoth, il est plein d'amour.


Ah ? Satan est dans le coin ? Oui et non. Nous sommes beaucoup à utiliser, écouter, s'inspirer (Tu peux rayer les mentions inutiles.) de la musique dans notre pratique. J'écoute différents genres qui peuvent s’associer facilement à une pratique magique, une prière, une méditation, un temps de pause : le folk, le nordic folk, le metal folk, le classique, les musiques asiatiques... Mais, ce qui me fait vraiment vibrer dans mes tripes, c'est le Metal et ses variantes : le Heavy Metal, le Black Metal, le Death Metal, le Trash Metal… Bref, je crois que tu as pigé le truc.




De part son histoire, le Metal a toujours été fortement corrélé au satanisme. Bah voui, à travers le fameux triton, cette gamme de notes considérée comme diabolique au Moyen Âge. Rendons grâce à Black Sabbath et à ce fameux 13 février 1970 qui a vu la naissance d'un genre qui allait être autant rejeté qu'adoré (Tony Iommi, guitariste de Black Sabbath, a été le premier à utiliser un riff basé sur le triton, le fameux « interval du diable »).



Alors évidemment que le triton (tout comme Black Sabbath) n'a rien de diabolique. Mais comme la vie n'est pas toujours rose, happy end et bisounours, après la grande salve hippie qui nous obligeait à voir du bonheur partout (à coup de LSD), les Britanniques de Black Sabbath ont décidé de parler de la peur, de la tristesse, de la mort et de la possession.

Loué soit Black Sabbath. Alors, depuis ce premier album éponyme, le Metal a énormément évolué en différents sous-genres plus ou moins orientés. Oui, la figure satanique est largement utilisée dans les visuels, dans les textes etc. (Il suffit de voir le nombre de groupes qui utilisent Baphometh comme emblème.), mais plus par opposition au christianisme que par dévotion. 



Sincèrement, du haut de mes 44 ans dont 30 ans de musique Metal, je n'ai jamais rencontré de vrais satanistes. Ah ah, ça t'en bouche un coin, non ? Déçu ? Je ne peux rien pour toi.



Mais quel est le lien avec moi ? Disons que si satanisme, il doit y avoir, en ce qui me concerne, il est encore une fois très lié à la pop culture. Oui, Lucifer est une icône de la pop culture. Ça casse le mythe ? Bah pas vraiment. Mais non, lecteur, je ne sacrifie pas de bébés au petit déjeuner . 
Encore une fois, en tant que passionnée de monstres, de fantastique, de cinéma d'horreur et de Metal, je le kiff, Lulu. C'est l'image luciférienne telle qu'elle a été décrite au XIXe siècle qui a principalement marqué la pop culture (voir mon article sur Lucifer publié il y a un bon moment déjà) et nos esprits. Et on ne peut pas dire qu'il n'est pas séduisant en antihéros qui se révolte contre son papa.



Donc, oui, si l'on prend en compte l'ensemble de ces éléments, dans ce contexte précis, je peux être considérée comme sataniste. Mais je ne fais aucune dévotion ni de rituel à la gloire de la Bête. Tu peux ranger tes croix, tes exorcismes, ton bûcher et ton inquisition.



Est-ce que l'imagerie satanique peut être utilisée dans ma pratique ? Oui. Quand j'ai besoin de nourrir mon côté sombre. Écouter du Metal et s'en inspirer pour créer sont une forme de magie et une catharsis très efficace. Mais non, je ne vais pas faire appel à un démon pour occire mes ennemis.



Est-ce que Lucifer peut intégrer mon panthéon, pas en tant que Bête, mais en tant que porteur de lumière ? Oui. Totalement. Pleinement.




 Bref, je vais m'arrêter là, mon article est déjà trèèèès long et je te félicite si tu l'as lu jusqu'au bout. J'espère avoir réussi à transmettre mon sentiment sur la spiritualité et la pratique magique qui est, certes, peu commun et certainement peu partagé par les gardiens du temple.



Mais j'ai toujours été seule dans ma pratique religieuse, alors si je dois poursuivre mon chemin seule, ce n'est pas bien grave. À bientôt donc, pour des chroniques et de nouveaux articles. Dans l'attente, des bises et bon apéro.

Oui, j'avoue, je voulais absolument mettre cette image !

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