Il y a des jours où, sous l'effet de la fièvre, le regard tout embué de larmes à cause d'un rhume carabiné, la gorge nouée car une meute de bactéries a décidé d'y squatter, vous êtes plus susceptible que d'autres.
Ce n'est généralement pas bien grave, mais vous avez quand même envie de pousser certaines réflexions un peu plus loin. En parcourant le net et les réseaux sociaux, nous tombons souvent sur des sujets qui nous gênent, nous choquent, nous énervent. Que ce soit par le biais d'images ou d'annonces fumantes. À vrai dire, aujourd'hui, ce qui me touche et me consterne, c'est le fait que ce qui fait recette à l'heure actuelle, que ce soit chez les éditeurs ou ailleurs, c'est le cul.
Oh n'allez pas croire que je n'aime pas le sexe, bien au contraire, mais comme dirait ma belle-mère, « le trop, c'est comme le pas assez, ça fait chier ». Et ma belle-mère est capable de phrases à haute portée philosophique sans le faire exprès. Je commence à être sérieusement agacée par cette vague de littérature pseudo-érotique, avec laquelle on nous bassine les oreilles (et la vue) en prétendant que chaque auteur est un génie et que son histoire répond aux attentes des ménagères de moins de 50 ans (le nombre 50 commence même à m’exaspérer).
Je l'avoue, je n'ai lu que la moitié de 50 nuances de Grey quand il est sorti, histoire de me faire une idée. Je n'ai pas lu Dévoile-moi (j'ai peut-être tort pour celui-ci). J'ai lu des passages de 80 notes de jaune et d'autres titres que je ne vais pas citer ici, ce n'est pas le but de ce billet. Je n'ai rien contre la romance érotique, en lisant moi-même, que ce soit du Saubesty, du Megan Hart, ou, celle que j'adore du Robin Schone. Mais quand on regarde l'actualité éditoriale de certains éditeurs, je me prépare à une overdose carabinée qui n'aura pour effet que de me faire fuir en courant.
Surfer sur la vague d'une mode est une chose, écœurer les lecteurs par une masse de publications érotiques en est une autre.
Pire, les références systématiques que certaines collections ont osé faire m'ont scandalisée. Je pense au bandeau promotionnel pour la réédition de Tess de Thomas Hardy, une œuvre majeure de la littérature anglaise vendue par un très fumant « Le livre préféré de l’héroïne de 50 nuances de Grey » (là, je fais court, ne me rappelant même plus du nom de ladite héroïne, j'ai déchiré le bandeau dès réception du livre).
Je suis désolée, mais je ne me reconnais pas dans cette littérature, et pourtant je ne suis pas pudibonde. Ceux qui me connaissent savent que je suis loin d'être une sainte. Mais je suis exigeante. J'aime le sexe littéraire et subtil. Hors, nous commençons a nous en éloigner très fortement.
Je ne veux choquer personne par mes propos, je fais juste état de mon sentiment à ce sujet, et je sais très bien que tous les goûts sont dans la nature, mais permets-moi lecteur de taper du pied, de bouder et de faire mon caprice.
Du coup, tout ceci me donne envie de fuir loin et de me recentrer sur les valeurs que je partage certainement avec pas mal d'entre vous. J'ai comme une envie de lumière, de beauté, d’exigence quant au style. Je veux de l’héroïsme (du vrai!), de la justice et du spirituel. Je veux de belles tasses de thé, du Stéphane Soutoul et un Captain America en collant moulant, ou ça...
Bref, je crois que je vais déserter les rayons romance pour un bon moment...
amen
RépondreSupprimerPareil ! Et ça me fait le même effet avec la bit-lit (sauf quelques rares exceptions, mais j'avoue que je suis souvent hésitante...)
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