Moi, Stéphanie (aka Elaura),
administratrice du blog Bit-lit.com,
rédactrice,
maman, sorcière, metalhead, Janeite, chieuse à plein-temps. Aime le thé et les kilts.
Ma vie, mon œuvre, mes bafouilles.






mercredi 13 juin 2012

Les films de gueguerres !


Vous serez peut-être étonnés de savoir que j'aime les films d'action. Certes, le décor ambiant ici présent est loin de le laisser penser, ce n'est pas que les histoires de Jane Austen manquent d'action mais disons le carrément, les Navy Seals en sont absents.
Pourtant, je suis certaine que nos bons marines ou soldats n'ont rien contre un fabuleux Tea Time à coup de scones et de mini-sandwichs aux concombres. Le seul souci étant que dans la jungle, le risque de briser le magnifique service à thé style Régence emprunté pour l'occasion est à son apogée.

Je disais donc, j'aime les films d'action en général et plus précisément les films de guerre. Je ne suis pas spécialement une pro armée, et sincèrement, je ne fantasme pas sur l'uniforme non plus, mais toujours est-il que j'aime quand même les films de guerre. Et là je peux déjà voir ton scepticisme lecteur, dans tes yeux ébahis (je fais souvent cet effet là), je peux lire la question existentielle qui te taraude : mais que diable ! Comment trouver des points communs entre Darcy et Rambo ?

Je te rassure tout de suite, il n'y en a aucun. La comparaison est juste là pour racoler, puisqu'il faut le dire tout haut, le Darcy est à la mode (pas que cela me déplaise, j'aime le Darcy).
 
Alors pourquoi un tel engouement pour un genre porté par la gent masculine ? Hé bien lecteur, si tu es perspicace et que tu as eu assez de curiosité pour fouiller mon petit blogounet, tu auras remarqué qu'une grande place est donné à l'urban fantasy. Celle-ci met généralement en scène des héroïnes fortement burnées et armées qui doivent régulièrement sauver le monde. De là à faire un lien entre films d'action et urban fantasy, il n'y a qu'un pas. Les seules différences étant le sexe du héros principal, l'armement (Mercy n'a pas de lance-missiles, mais je reste persuadée qu'elle s'amuserait beaucoup avec), et le statut des méchants, loin d'être surnaturels dans Rambo III (quoi que…).
 
Côté relationnel, certes, c'est là que le bas blesse. Pas de sexe dans les films de guerre, pas de romance non plus, mais l'émotion n'en est pas absente pour autant. Fraternité, loyauté mais aussi cruauté sont des éléments d'une forte intensité émotionnelle qui supplantent un temps mon besoin de happy end et de bisous et les sensations laissées par certains films n'en sont que plus saisissantes, car souvent plus primitives. Non je ne jubile pas à la vue d'un homme se faisant sauter la tête, mais ça ne me laisse pas indifférente non plus. 


L’attrait pour les films de ce genre est souvent multiple, outre le fait de voir des soldats en tenue militaire, dégoulinant de sueur et gaulés comme des dieux, l'aspect historique et politique que certains défendent ou condamnent est tout à fait intéressant (et là d'un coup, c'est moins rigolo).
Les conflits armées jalonnent notre histoire et ont façonné à bien des égards notre géographie. Devoir de mémoire ou d'information, le film de guerre retrace souvent des périodes agitées qui ont marqué durablement tout un peuple, un pays, une nation. Il dénonce l'absurdité de certaines crises ou montre du doigt des pratiques et des dérives condamnables mais il rend aussi hommage à des hommes et des femmes qui se sont engagés pour défendre leur pays. Et là tu te dis lecteur que ma fibre patriotique est en train de faire surface, le regard embué et les lèvres tremblantes. Il n'en est rien. Car être patriote n'est pas très à la mode de nos jours et se moquer de l'armée et des soldats est monnaie courante. C'est bien connu, la défense du territoire, c'est pour les beaufs. 


N'empêche, j'ai beaucoup de respect pour ces hommes et ces femmes qui se sont battus en temps de guerre (on a tous un papy ou un oncle qui a connu ou vécu la guerre de 39/45), j'ai aussi une pensée émue pour les quatre soldats qui sont morts en début de semaine en Afghanistan. Il faut bien reconnaître que s'engager demande du courage, allez, je te l'avoue, je suis sensible à la notion de sacrifice (j'ai du être chevalier dans une autre vie… ou sanglier). Voilà c'est dit, ça reste entre nous et on en reparlera plus, quelque part tout au fond de mon petit cœur, après autopsie et en fouillant bien… il y a une étincelle qui s'illumine de temps en temps et qui me met la larme à l’œil quand le The End arrive sur l'écran (le premier qui m'en parle je lui farcis l’œil à coup d'oignons). Parce que des films de guerre, ça peut aussi faire pleurer (sisi je t'assure). 

En plus des films sérieux, déprimants et mélodramatiques, il y aussi ceux qui sont bourrés de testostérone et qui vous font bien marrer, nanars ou pas, avouons qu'un bon Rambo est jubilatoire.

Bon, il est peut-être temps de passer aux choses sérieuses ? C'est bien beau de parler de mon goût immodéré pour la chose, mais cela ne sert à rien si je ne te la montre pas n'est-ce-pas ? (Et là je vois ton imagination déborder espèce de pervers.) La chose étant multiple, il était important, pour illustrer mon argumentation, de faire des choix drastiques. J'ai opté pour le film américain. 


L'américain est fichtrement doué pour les films d'action en général, et les films de guerre en particulier. L'américain n'a pas peur de laisser parler sa fibre patriotique ou de maraver son ennemi de manière bien sanglante. L'américain est doué pour utiliser un scénario qu'aucun français n'aurait eu même l'idée (ou le toupet) de pondre et d'en faire un putain de grand film. Et puis visuellement parlant, l'américain est vachement plus balaise (cet avis n'engage que moi, bien entendu).

Parmi les films sur le sujet, il y a plusieurs catégories : les pro américains, dégoulinants de patriotisme et faisant pleurer dans les chaumières, ceux qui dénoncent les failles du système et qui critiquent ouvertement (ou pas) les actions passées ou leurs conséquences et puis les films qui ne dénoncent rien, qui ne font pas pleurer non plus, mais qui ont juste envie d'exploser des tripes à coup de lance-roquettes.
Comme tu peux t'en douter lecteur, les titres sont pléthores et il m'est impossible de tous les citer ici. Aussi, je ne vais te parler que de quelques films qui m'ont marquée soit par leur intensité, soit par leur connerie. Toujours est-il, qu'ils ne m'ont pas laissé indifférente.

 
Il faut sauver le soldat Ryan (Steven Spielberg - 1998)

Synopsis : Alors que les forces alliées débarquent à Omaha Beach, Miller doit conduire son escouade derrière les lignes ennemies pour une mission particulièrement dangereuse : trouver et ramener sain et sauf le simple soldat James Ryan, dont les trois frères sont morts au combat en l'espace de trois jours. Pendant que l'escouade progresse en territoire ennemi, les hommes de Miller se posent des questions. Faut-il risquer la vie de huit hommes pour en sauver un seul ? 

 
Je parlais plus haut de scénario improbable et de putain de grand film. En voici l'exacte illustration. Réalisé par Steven Spielberg en 1998, ce film au casting des plus alléchants est basé sur un scénario aussi peu réaliste qu'un Die Hard (c'est dire !). Ramener sain et sauf à sa mère un soldat (le soldat Ryan donc), dont les trois frères aînés sont morts au combat. Il fallait oser, Spielberg l'a fait. Combiné à un patriotisme exacerbé, il y a quand même de quoi sourire… mais pas pour longtemps. Car le point fort de ce film n'est pas son scénario, mais bien sa réalisation parfaitement maîtrisée. Spielberg a importé le réalisme plutôt coutumier des films sur le Vietnam aux films traitant de la Seconde Guerre mondiale généralement plus frileux. Extrême, violent (l'apocalypse du début vous colle une claque et vous met KO pendant longtemps), en même temps très touchant par son humanisme, ce film restera un monument de cinéma, au moins pour sa fracassante première demi-heure (à la fin j'avoue, j'ai pleuré et j'ai même pas honte). 




La ligne rouge (Terrence Malick - 1999)


Synopsis : La bataille de Guadalcanal fut une étape clé de la guerre du Pacifique. Marquée par des affrontements d'une violence sans précédent, elle opposa durant de longs mois Japonais et Américains au coeur d'un site paradisiaque, habité par de paisibles tribus mélanésiennes. Des voix s’entrecroisent pour tenter de dire l'horreur de la guerre, les confidences, les plaintes et les prières se mêlent. 

 
Quasiment la même année, Terrence Malick sort son The Thin Red Line. Encore un casting à la hauteur pour un film qui l'est tout autant. Cette fois-ci, la même période est mise en scène mais côté Pacifique. La particularité du réalisateur est de mêler des affrontements à de longues scènes contemplatives à la plastique parfaite mais qui peuvent devenir soporifiques à la longue. Les questionnements incessants des héros et la profonde méditation et réflexion que le film porte est tout à l'honneur du cinéaste, mais malheureusement, cela ne m'a pas touchée. Toujours est-il que cet opus reste un grand film sur la peur, l'incompréhension et le doute, d'une beauté magistrale et émouvante (à la fin, j'étais contente, car j'allais enfin pouvoir dormir).



 
Mémoire de nos pères (Clint Eastwood - 2006)



Synopsis : Au cinquième jour de la sanglante bataille d'Iwo Jima, cinq Marines et un infirmier de la Navy hissent ensemble le drapeau américain au sommet du Mont Suribachi, tout juste repris aux Japonais. L'image de ces hommes unis face à l'adversité devient légendaire en l'espace de quelques jours. Elle captive le peuple américain, las d'une guerre interminable, et lui donne des motifs d'espérer.
Pour mettre à profit cet engouement, les trois "porte-drapeaux" sont livrés à l'admiration des foules. Leur nouvelle mission : servir leur pays en vendant les précieux Bons qui financent l'effort de guerre.
Le laconique John "Doc" Bradley, le timide Amérindien Ira Hayes et le fringant Rene Gagnon se prêtent au jeu avec un dévouement exemplaire. Ils sillonnent sans relâche le pays, serrent des milliers de mains et prononcent des allocutions. Mais, en leur for intérieur, une autre bataille se livre... 
  
Nous restons dans le Pacifique avec un film d'une richesse narrative exceptionnelle (et ce n'est pas parce que je suis une grande fan du Clint hein !). Le réalisateur aborde de manière intime l'exploitation des valeurs américaines et ses dérives. La souffrance de ces soldats surexposés dont le but mercantile est très loin de leur propre préoccupation est touchante. Avec sa mise en scène particulière, hésitante, mais toujours juste, Eastwood nous livre un témoignage d'une grande portée émotionnelle (à la fin, j'étais émue, parce que quand même ça le fait). 



Nous quittons la Seconde Guerre mondiale pour nous propulser quelques années plus tard (1964 /1975) pour la guerre qui a le plus traumatisé les américains. Les films sur le Vietnam sont légions et cultes pour beaucoup, aussi, je ne vais en retenir que deux, sinon, mon article va être aussi long que la Bible.

 
Platoon (Oliver Stone - 1986)


Synopsis : Septembre 1967: Chris Taylor, dix-neuf ans, rejoint la compagnie Bravo du 25ème régiment d'infanterie, près de la frontière cambodgienne. Chris, issu d'une famille bourgeoise s'est engagé volontairement et, plein d'idéal entend bien servir son pays. Mais la réalité est tout autre et ses illusions vont tomber les unes après les autres. Il sera également temoin de la rivalité sanglante qui oppose deux officiers qu'il admire. "J'ai eu l'idée de "Platoon" en décembre 1969 à mon retour du front. Mais personne ne voulut produire ce script "trop dur, trop noir et deprimant". 

Voici l'époque où Oliver Stone était à l'apogée de son art. En signant ce chef d’œuvre (vivi, je te le dis lecteur, c'est un chef d’œuvre) le cinéaste nous jette en pleine face la cruauté d'une guerre inutile et la dérive de ces soldats qui se battent souvent contre leurs propres démons. Un film sombre, noir et violent aux scènes chocs et dérangeantes mettant en exergue la folie des hommes et la toute puissance du fameux bon prétexte du contexte de guerre. Servi par des comédiens fortement inspirés et par une musique magistrale, Platoon restera la grosse claque de ces 30 dernières années.
Et je termine par cette réplique culte : « les prétextes, c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un » ça se passe de commentaires (à la fin, j'étais scotchée, sans voix, car le réalisateur m'a maravé la gueule). 



Voyage au bout de l'enfer (Michel Cimino - 1979)



Synopsis : Cinq ouvriers sidérurgistes affrontent les hauts fourneaux d'une petite ville de Pennsylvannie et partent ensemble chasser le cerf. Parce que c'est la guerre au Vietnam, trois d'entre eux deviennent soldats sur le départ. Deux ans plus tard, la guerre sévit toujours et ces derniers se retrouvent prisonniers dans un camp vietcong... 
 
Si tu ne dois voir qu'un seul film sur la guerre du Vietnam lecteur, choisi cet OVNI cinématographique grâce auquel Michael Cimino a remporté l'Oscar du meilleur réalisateur. Pourquoi ? Et bien parce que c'est certainement le meilleur film fait à ce jour sur la psychologie des combattants. L'interprétation incroyable des trois acteurs principaux en fait une œuvre majeure, puissante et incomprise. Note spéciale pour le magnifique Christopher Walken (Oscar du meilleur acteur dans un second rôle) et la scène de la roulette russe. Un très grand moment de cinéma (à la fin, j'étais traumatisée).



Nous quittons le Vietnam pour un conflit plus récent. La guerre en Irak a débuté le 20 mars 2003 avec l'invasion de l'Irak par les États-Unis (et sa coalition) contre le parti de Sadam Hussein et s'est terminée le 18 décembre 2011 avec les retraits des troupes américaines. Une guerre compliquée, atypique, coûteuse, impliquant principalement des groupes d'insurgés et des membres d'Al-Quaida qui en ont fait un conflit basé sur les attentats terroristes. Guerre préventive avant toute chose, celle-ci a inspiré bon nombre de cinéastes plus ou moins positivement. Mais je ne citerai ici qu'un seul film qui est l'exact reflet pour moi de la teneur de ce conflit.

Démineurs (Kathryn Bigelow – 2009)


Synopsis : Bagdad. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'US Army. Leur mission : désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore... explosive. 

Réalisé par une femme (vivi, je t'assure lecteur, celle qui a réalisé Point Break avec des surfeurs beaux comme des dieux, rien que pour ça, je l'aime), Démineurs a reçu 6 Oscars en 2010, dont celui de meilleur film et de la meilleure réalisatrice. Autant dire que la Dame a fait très fort sur ce coup là, puisqu'elle filme, façon documentaire, le point de vue de trois soldats dans leur quotidien répétitif, parsemé de temps forts où l’adrénaline est à son paroxysme. Une tension extrême, où l'attente insupportable de la mort ou de l'explosion devient l'atout du film. En effet, ces hommes accros à cette activité extrême qu'est le déminage sont à des années lumières de la figure héroïque du soldat. Nous sommes loin de la notion de guerre juste, nous sommes face à des hommes ravagés qui ne survivent que grâce à leur dose de risque. Un film dur, brut de décoffrage et dérangeant (à la fin, j'ai saigné des oreilles et j'ai enfin pu respirer).



Il y a bien sûr des tas d'autres films et mes choix ne sont peut-être pas les tiens lecteurs, mais je t'ai livré ici juste quelques exemples de ce qui m'a touchée, marquée ou profondément dérangée.

Je vais clore cet article avec un dernier film, qui ne parle pas d'un conflit en particulier, mais plutôt des soldats et de leur activité. Ce film est sorti aux Etats-Unis en février 2012 et n'est pas encore prévu à l'affiche en France. Act of Valor relate les exploits d'un groupe de Navy Seals. Bien que les situations et les personnages soient fictifs, les techniques d'intervention elles, sont bien réelles. 

Act of Valor (Mike McCoy et Scott Waugh – 2012)

 
Synopsis : Une escouade d'élite des Navy SEAL organise une opération secrète pour libérer un agent de la CIA kidnappé par des terroristes... 

Voilà l'exemple même du film pro armée américaine car il n'existe que pour rendre hommage aux forces spéciales US. Particulièrement bien documenté, il n'en reste pas moins intéressant malgré le scénario un brin simpliste. L’intérêt principal du film réside dans ses séquences très réalistes et nerveuses et j'avoue, je me suis laissée entraîner très facilement. 
Une réalisation bluffante avec des acteurs inconnus, bref, un bon moment même si la fin prévisible peut faire grincer des dents. Mais qu'importe, quand on regarde ce genre de film, on sait à quoi s'attendre et surtout, il ne faut pas craindre les hommages larmoyants aux soldats (hommes et femmes) qui sont morts pour leur patrie, car après tout, c'est quand même un peu la vérité (à la fin, j'avais envie d'une partie de Call of Duty).



Je ne suis en rien une spécialiste du cinéma de genre, je n'ai pas non plus envie de rentrer dans les débats politico-chiantissimes sur la place des forces armées dans le monde, j'avais juste envie de partager avec toi lecteur, mon sentiment sur le sujet en espérant que je ne t'ai pas trop saoulé.

Je conclus avec John Rambo : « Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre » (y a pas à dire, c'est le plus beau \o/).


 

 

 
 


 







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