Le problème Spinoza
d'Irvin Yalom
Editions : Le livre de poche
Sortie : le 29 janvier 2014
Présentation de l'éditeur :
Amsterdam, février 1941. Le Reichleiter Rosenberg, chargé de la confiscation des biens culturels des juifs dans les territoires occupés, fait main basse sur la bibliothèque de Baruch Spinoza. Qui était-il donc ce philosophe, excommunié en 1656 par la communauté juive d'Amsterdam et banni de sa propre famille, pour, trois siècles après sa mort, exercer une telle fascination sur l’idéologue du parti nazi Irvin Yalom, l’auteur de Et Nietzsche a pleuré, explore la vie intérieure de Spinoza, inventeur d’une éthique de la joie, qui influença des générations de penseurs. Il cherche aussi à comprendre Alfred Rosenberg qui joua un rôle décisif dans l'extermination des juifs d'Europe.
Mon avis :
Quand Spinoza et Alfred Rosenberg, l’idéologue du parti nazi, passent sur le divan d'Irvin Yalom, cela donne un roman passionnant où fiction et réalité historique se mêlent pour nous embarquer dans une quête psychologique et philosophique intense.
Irvin Yalom met en parallèle deux personnalités totalement opposées dont l'une sera l’obsession de l'autre à un moment précis de l'histoire.
A ma gauche, Barush Spinoza, en 1656, en pleine recherche et questionnement sur sa démarche philosophique et qui finira par être rejeté par sa communauté subissant un herem (excommunication juive).
A ma droite, Alfred Rosenberg, père de l'idéologie nazie, en recherche constante de la reconnaissance de ses pairs et qui ne comprend pas pourquoi, le grand et bon allemand Goethe, admire les écrits de Spinoza, un juif ! Pendant des années, il essaiera de résoudre le « problème Spinoza » jusqu'à confisquer la bibliothèque du petit musée consacré au philosophe à Amsterdam en 1941.
Irvin Yalom nous offre un roman singulier, particulièrement bien construit, qui permet de mieux comprendre Spinoza, cet esprit éclairé qui n'est malheureusement pas né à la bonne époque, et nous plonger dans le raisonnement et le déterminisme effrayant de celui qui restera persuadé d'avoir raison et n’éprouvera aucun remords devant le jury de Nuremberg. Dans une très intéressante post-face, l'auteur nous révèle ce qui relève de la fiction et de la réalité.
Lauréat du prix des lecteurs du livre de poche en 2014, ce roman qui se lit presque comme un polar, fut ma grosse claque de l'année dernière, et comme toujours avec cet auteur, j'en suis ressortie grandie.
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